La plateforme Haiti.BE, en partenariat avec d’autres organisations haïtiennes, a organisé, le mercredi 6 décembre 2017, un atelier sur le thème « Sensibilisation et plaidoyer sur l’insertion scolaire/l’éducation spécialisée des enfants en difficulté », à l’hôtel Le Plaza au Champ de Mars. Financée par la Wallonie-Bruxelles International (WBI) dans le cadre des 20 ans de collaboration entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la République d’Haïti, cette conférence fait suite à la phase de recherche action sur la situation des enfants de rues en Haïti.
Publié le 2017-12-11 | Le Nouvelliste
« Nous avons voulu d’abord sensibiliser la société haïtienne à l’importance de la protection des droits de l’enfant des rues et renforcer ensuite les capacités des professionnels de l’éducation et de la protection des enfants, au niveau de l’insertion des enfants des rues », a précisé Itazienne Eugène, professeure à l’Université d’État d’Haïti (UEH), en ajoutant qu’à travers ce projet, les responsables souhaitent inciter l’État à prendre en compte les recommandations dudit projet.
Voulant contribuer, via ce programme, au respect des droits des enfants errants par l’insertion scolaire, l’historienne Itazienne Eugène a confié que cette montée de la délinquance juvénile est survenue après la chute du régime des Duvalier le 7 février 1986. « Avant cette période-là, il était quasiment impossible de voir des enfants déambuler, quémander à travers les rues », a-t-elle rappelé en soutenant que l’État haïtien a pris des mesures répressives plutôt que préventives. Elle a affirmé qu’aucun parent n’oserait laisser son enfant vagabonder dans les rues au risque de se faire emprisonner, du temps des Duvalier.
Suite à diverses analyses, la plateforme Haiti.BE et les organisations qui travaillent avec elles ont pu identifier quelques problèmes qui empêchent les enfants de rester chez eux et à l’école. « Certains des enfants des rues confrontés à des problèmes familiaux et se sentent plus à l’aise dans la rue que chez eux. Vu la liberté qu’offre la rue, ces enfants-là ne veulent pas rester à l’école, où ils reproduisent des comportements acquis dans la rue, selon certains professeurs. D’autres enfants sont déjà trop grands et manifestent peu le désir de suivre les programmes scolaires. Qui plus est, l’école est considérée comme un lieu trop strict pour ces enfants », a expliqué l’éducatrice, qui juge positivement les efforts consentis par les institutions comme Lakay, CEP, PLANATRUCH et TIMKATEK.
Grâce aux recherches réalisées, la plateforme invite les instances concernées à éduquer les parents, à titre de prévention, afin de favoriser une éducation familiale moins violente et de limiter les départs vers la rue. L’organisation propose aussi que les interventions éducatives soient adaptées et organisées dans les milieux où vivent les enfants, à savoir la rue.
« Des formations non formelles de type mobile ou des ateliers d’éducation non conventionnelle basés notamment sur des activités artistiques et ludiques pourront être organisés pour ces enfants », a conseillé Mme Eugène en soulignant que l’État ou toute autre organisation voulant aider les enfants devrait renforcer l’accompagnement individuel de ces enfants afin de les remettre encore plus au centre des préoccupations dans l’approche du travail social de rue.
Souhaitant que l’État offre un cadre légal au travail des institutions qui interviennent auprès des enfants, ladite plateforme invite les autorités étatiques à prévoir une institution devant accueillir les enfants dépourvus de famille; pourvoir à la formation continue des enseignants et des travailleurs sociaux en mettant en place une structure d’éveil à l’apprentissage des comportements académiques et sociaux suivant un partenariat établi entre les centres de formation et les centres d’accueil.
Caleb Lefèvre Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Auteur